Test réalisé sur PlayStation 5, après 7h de jeu, avec une version fournie par Daedalic Entertainment (via Press Engine).

Disponible demain sur PC et consoles dernière génération, je vous donne mon avis sur Once Upon a Puppet, un jeu d’aventure/puzzle-game développé par Flatter Than Earth.

Une naissance entre passion et artisanat numérique

Once Upon a Puppet, prévu pour le 23 avril 2025 sur PS5, Xbox Series, Nintendo Switch et PC, est une ode au théâtre de marionnettes, façonnée par le studio indépendant Flatter Than Earth. Créé par d’anciens animateurs et développeurs issus de l’univers du cinéma et de l’animation, le projet s’est construit avec patience et amour du détail. Édité par Daedalic Entertainment, le jeu s’inscrit dans une tradition de plateformers narratifs, à mi-chemin entre la scène, le rêve et le cauchemar poétique.

Once Upon a Puppet, un monde caché dans les coulisses

L’univers de Once Upon a Puppet ne se contente pas de s’inspirer du théâtre : il en fait le cœur vivant du gameplay et de la narration. Le joueur évolue dans les dessous oubliés d’un théâtre mystique, les Bassesplanches, une zone sombre et poussiéreuse faite de décors abandonnés, de rouages grinçants et de souvenirs effacés. Ce théâtre est un personnage à part entière, évoluant au fil des actes du jeu, changeant de décor comme une pièce en plusieurs actes.

Chaque niveau se vit comme une scène à part entière, avec effets de rideau, fondus à l’ancienne, éclairages scéniques, et même transitions mécaniques entre les tableaux. Ce soin du détail rappelle furieusement Puppeteer, le jeu culte de la PS3, avec qui Once Upon a Puppet partage bien plus qu’une esthétique : une même volonté de réenchanter le jeu de plateforme par la mise en scène et l’émotion.

Nieve et Drev : le fil d’une amitié en construction

Au centre du jeu, on retrouve Nieve, une main machiniste au passé trouble, rejetée dans les bas-fonds du théâtre. Là, elle découvre Drev, une marionnette mystérieuse, éveillée à la vie et liée à elle par un fil magique. Ce lien, visuel et mécanique, devient vite la clé de tout : il ne s’agit pas simplement de “co-op”, mais d’un véritable duo organique, que le joueur contrôle seul.

Nieve peut tirer Drev, l’utiliser comme balancier, le lancer pour atteindre des plateformes, ou encore manipuler des décors via ses actions. Le gameplay en tire une richesse rare : on jongle constamment entre énigmes, précision de saut, coordination et observation.

Des mécaniques ingénieuses

Les puzzles reposent sur la manipulation des décors de théâtre : leviers dissimulés derrière des toiles peintes, plateformes qui pivotent comme des coulisses, structures à déplacer comme dans un diorama animé. Certains éléments ne deviennent actifs qu’une fois éclairés ou “révélés” par des effets scéniques, rendant chaque tableau vivant et interactif.

Le level design est pensé comme une mise en scène : chaque action du joueur est presque chorégraphiée, et l’on ressent l’influence de jeux comme Inside, Limbo, ou encore Little Nightmares, tout en conservant une identité plus lumineuse, plus poétique.

Une direction artistique entre ombres chinoises et stop-motion

Graphiquement, Once Upon a Puppet est une merveille artisanale. Tout semble fait à la main : décors en carton, textures vieillies, animations en stop-motion, éclairages théâtraux. L’inspiration puise dans le théâtre d’ombres, le cinéma muet, les marionnettes japonaises Bunraku.

Chaque environnement raconte une histoire : un grenier rempli de souvenirs, une forêt peinte sur toile, une scène sous-marine faite de voiles bleutés. La bande-son, composée comme un opéra silencieux, soutient sans jamais alourdir, avec des morceaux parfois ludiques, parfois mélancoliques, et toujours parfaitement synchronisés avec l’action.

Une progression fluide, une narration émotive

Pas de longues cinématiques ici. Le récit est épuré, mais évocateur. L’histoire se construit à travers les décors, les mimiques des personnages, les symboles disséminés dans les tableaux. La relation entre Nieve et Drev évolue doucement, et le jeu traite avec sensibilité des thèmes de la solitude, du rejet, du pardon et de l’amitié.

Le choix de ne pas proposer de voix humaines (hormis en tout début de jeu pour expliquer le contexte) renforce l’immersion et l’universalité du propos. C’est une narration qui fait confiance au joueur, à son intuition et à son regard. Une rareté aujourd’hui.

Once Upon a Puppet s’impose comme une œuvre à part dans le paysage vidéoludique : à la fois jeu de plateforme, conte interactif et déclaration d’amour au théâtre. Sur PS5, il offre un écrin idéal pour déployer ses décors féériques, ses mécaniques fines et son émotion sincère. Une aventure à vivre comme un spectacle, la manette comme fil conducteur.

Points positifs

  • Univers théâtral original, riche et cohérent
  • Mécanique de duo intéressante
  • Direction artistique convaincante : textures, animations, lumières
  • Gameplay fluide, puzzles bien intégrés, level design intelligent
  • Atmosphère poétique
  • Références prises à Puppeteer, Unravel ou encore Inside

Points négatifs

  • Pas de mode coop (ni local, ni en ligne) malgré un concept qui s’y prêterait
  • Durée de vie qui pourrait paraître courte pour certains (5 à 6 heures selon les niveaux)
  • Quelques pics de difficulté et imprécisions durant les déplacements et surtout les sauts.
  • Quelques bugs pour attraper les leviers et autres
16/20

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